Depuis le 15 avril 1920, la loi accorde le droit de vote à toutes les femmes. Mais il faudra attendre 1966 pour qu’elle puisse exercer une activité professionnelle sans l’autorisation de son mari.
L’émancipation de la femme n’est pas si récente, elle existe depuis le 18e siècle, et se poursuit toujours aujourd’hui.
Les femmes qui travaillent se sentent coupables vis-à-vis de leur(s) enfant(s), de leurs absences, de leurs loupés…
Les femmes qui ne travaillent pas se sentent coupables de ne pas avoir rentabilisé leurs études, d’être trop fusionnelles avec leur(s) enfant(s) qui la trouve(nt) étouffante et envahissante, et de ne pas gagner leur vie…
Pourquoi, alors que la femme a travaillé pour gagner des droits, et parmi eux, celui d’être libre de choisir, le sentiment de culpabilité continue-t-il de planer ?
Cherchons les réponses dans les médias et réseaux sociaux : comment ne pas culpabiliser ?? On nous bassine de tous côtés d’articles psychodouloureux nous rappelant à quel point les enfants de cette génération sont livrés à eux-mêmes, incrustés dans leurs écrans qu’ils ne quittent plus. On nous montre des graphiques qui dénombrent le chiffre grandissant de dyslexiques, dyscalculiques, de dyspraxiques… C’est pourquoi les mamans qui travaillent et qui culpabilisent se rattrapent le mercredi après-midi, « jour off » de leur semaine, pour accompagner leur chérubin chez la logopède (orthophoniste), et la psychomotricienne pour réparer les dysfonctionnements, faute de ne pas avoir été présentes… Ou bien, ces Wonder Women qui courent à gauche ou à droite pour les rendez-vous sportifs (danse, basket, bal, foot…), ou éducatifs (cours de musique, de langue…) pour évitez qu’on leur reproche de ne pas se préoccuper du bien être et du bon développement de leurs enfants le reste de la semaine.
Résultat : maman crevée, énervée, qui rêverait de bosser les mercredis et de déléguer les tâches ingrates à leurs maris chéris. Rassurez-vous, mesdames les bosseuses, j’étais des vôtres il y a quelques années. Avec mon boulot de Kiné à temps plein et 4 enfants à gérer, dont un en grandes difficultés d’apprentissage, mes semaines étaient infernales au point de me demander si un jour tout ceci pourrait s’arrêter un jour.
Le plus important est de rester fidèle à soi-même et ne pas faire les choses par devoir. Si vos semaines sont déjà ultra-chargées et que ce jour off ressemble à une course contre la montre, tout le monde sera perdant. Pour ma part, j’ai décidé de ne plus inscrire mes enfants à aucune activité extrascolaire durant une année entière afin de me permettre de souffler et de passer mes mercredis après-midi avec eux à la maison. Et devinez quoi ? Ils étaient ravis. Les enfants sont eux aussi fatigués de leur travail scolaire. Et même si certains enfants ont besoin de se défouler via une activité sportive, on peut ajuster et demander à un parent de camarade de l’emmener à votre place car vous êtes épuisée. Il n’y a rien de honteux à cela, bien au contraire, cela montre que vous n’êtes pas infaillible et que vous savez poser vos limites. Il y a toujours une maman qui aime rendre des services et qui ne vous demandera rien d’autre en retour sinon une amitié naissante.
Durant cette année plus légère, j’ai cuisiné tous les mercredis avec mes deux aînés, j’ai regardé des dessins animés avec les plus petits, on a fait des siestes ensemble au coin du feu…bref, on s’est posé tout simplement.
Privilégiez la qualité à la quantité. Une maman qui travaille peut tout à fait donner de l’amour en suffisance et se rendre disponible quand cela est nécessaire. N’oublions pas, sauf pour les parents solos, que le compagnon a son rôle à jouer. Redistribuer les tâches pour se libérer du temps et l’offrir à son enfant devait être tout à fait naturel. On a tendance à trop en mettre sur les épaules de la femme (elle n’en a que deux comme vous les hommes). Rééquilibrez vos semaines. Si tout est clair et équitable dans le couple du point de vue des tâches ( repas, courses, ménage…), et obligations (rendez-vous médicaux, réunions de parents, spectacles de fin d’année, concours de chant…), et que les moments de distractions familiales du week-end ou de soirées sont privilégiés en qualité (promenade, jeux, lecture d’histoires, câlins…) alors le fonctionnement de la famille sera fluide, et le sentiment de culpabilité s’envolera comme par magie. Les enfants vous le rendront bien. Ils seront plus calmes et plus obéissants, c’est du win win.
Une mère qui s’excuse sans cesse de ne pas être là, va mettre des idées dans la tête de son enfant alors que jusque-là, il n’en avait pas. Croyez- vous vraiment qu’une maman au foyer qui se tue à la tâche au quotidien à briquer son logis ou faire du pain maison a plus d’énergie que vous « maman boulot » pour lire une belle histoire le soir à son enfant ? C’est de la responsabilité de toutes de donner un temps de qualité à son enfant.
Vous êtes ambitieuse ? Parfait ! Être ambitieuse c’est d’abord définir sa propre version de l’ambition, identifier ce qui est essentiel pour soi et comment l’accomplir.
Tout en sachant que c’est réajustable et que ce qui est valable aujourd’hui, ne le sera pas forcément demain et c’est très bien ainsi. C’est ce que j’appelle, être « adaptative ». Parfois j’ai du temps, et j’en donne, parfois je n’en ai pas et je l’explique sans m’excuser. « Aujourd’hui je n’ai pas le temps de lire ton histoire au lit, car je suis épuisée de ma journée et j’ai besoin de prendre un bain chaud. Mais demain, maman prendra le temps et fera la grosse voix que tu aimes tant ». J’apprends à mon enfant la souplesse, la patience, que rien n’est figé, que la vie est en évolution permanente et surtout que maman a des besoins à écouter et à satisfaire. Mais une promesse est une promesse, il faut s’y tenir, n’oubliez pas que l’enfant a une très bonne mémoire.
Il est nécessaire de lister ce qui est important de ce qui est secondaire, prendre de la hauteur et regarder les choses depuis la planète Mars. De tout là-haut, mon panier de linge semble si petit… que dire de la poussière. Par contre, la projection de la balade en forêt en famille m’apparaît comme plus majestueuse. C’est à cette balade que je devrais porter toute mon attention et revenir sur les visions plus petites par la suite.
Identifier d’où vient la culpabilité. Est-ce qu’elle vient de l’extérieure ? Du regard qu’on vous porte lorsque vous venez chercher votre enfant en garderie à 18h30 ? Soyons en marge avec les attentes de la société qui guident nos comportements. Plutôt que de culpabiliser de venir chercher tard son enfant, imaginons le s’amuser davantage avec ses camarades car ce soir vous serez épuisée et vous ne pourrez pas lui donner un temps de qualité pour jouer.
Par contre, dès que vous aurez bouclé ce gros dossier, vous rééquilibrerez vos journées et vous viendrez le reprendre plus tôt. Vous acceptez les conséquences de vos choix et dépolluez votre mental. Mais sachez l’expliquer clairement à votre enfant.
Si par conséquent, la balance tombe toujours du côté boulot, et surcharge de travail, prenez-en conscience et posez des mesures pour rééquilibrer les choses. C’est de votre ressort et de personne d’autre.
Et pour finir, relativisez ! Il y aura toujours des gens qui vous feront sentir que vous n’êtes pas à la hauteur, mais également de celles qui vivent la même situation que vous et qui le vivent plutôt bien, car elles savent prendre soin d’elles. Aimer les autres et prendre soin d’eux commence par soi-même…
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